Cette annee, la Mauritanie est le pays à l’honneur avec une délégation officielle de haut rang. Les opérateurs éconmiques mauritaniens feront découvrir aux professionnels du secteur la richesse de leurs productions halieutiques.

Agroligne: Comment se présente l’édition de cette année de SIPSA FILAHA INNOV ?

Mr. Amine Bensemane :Le SIPSA FILAHA continue à travailler en direction de l’Afrique suivant en cela la politique d’ouverture de nos hautes autorités vers ce continent. Cette année la Mauritanie est le pays à l’honneur avec une délégation officielle de haut rang. Au Salon SIPSA-FILAHA AFRIKA FOOD EXPORT nos frères mauritaniens feront découvrir aux professionnels du secteur la richesse de leurs productions halieutiques. Nous aurons également dés délégations du Niger qui exposeront leurs productions ainsi que de nombreux autres africains et algériens de l’agro-alimentaires regroupés à dessein dans un même pavillon afin de susciter le commerce entre eux.

Comme les autres éditions, tous les secteurs de l’agriculture seront présents : les grandes cultures, l’élevage, la pêche ainsi que tous les acteurs nationaux et internationaux qui concourent à la performance agricole.  Le trophée SIPSA FILAHA AWARDS confirme son ouverture africaine et a vu cette année la participation de startups algériennes mais également un nombre croissant de startups africaines.

Les grandes Nations agricoles sont toutes la : les Etats-Unis, la France, la Turquie, la Chine, la Russie, la Pologne, l’Italie. Mais aussi nos champions nationaux avec l’entrée remarquable de CEVITAL qui devient maintenant un acteur agricole à part entière. CEVITAL s’affirme comme un partenaire stratégique du Salon SIPSA-FILAH. Cela augure pour les années à venir d’une accélération des modernisations en cours dans notre agriculture et dont le SIPSA se fait naturellement l’écho.

Quelles sont vos attentes par rapport aux éditions précédentes ?

 Nous cherchons véritablement à exporter le SIPSA-FILAHA en Afrique. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous organisons une conférence panafricaine sur la question alimentaire à Alger. Il s’agit en réalité d’inviter 5 délégués par pays représentant les préoccupations agricoles de leurs Nations respectives afin de débattre du 20 au 21 Mai à la Safex de la question alimentaire dans son sens global. Cette conférence sera tournante en Afrique et accompagnera le salon SIPSA-FILAHA AFRIKA FOOD EXPORT afin de stimuler le commerce ente les zones maghrébines, sahéliennes et ouest africaines dans une logique d’échanges complémentaires et synergiques afin d’assurer un continuum territorial de sécurité alimentaire. L’objectif est de faire face ensemble aux grands bouleversements géopolitiques déstabilisateurs de la chaine des valeurs alimentaires marchandes et globalisées. C’est notre grande attente cette année et qui se situe dans la tradition des forums socio-professionnels que le salon accueille de manière traditionnelle mais qui prend une dimension internationale avec la Conférence panafricaine sur la question alimentaire.

Quelle place pour la coopération intra-africaine ?

C’est l’une des thématiques principales qui se posera lors de la conférence panafricaine. Pour réaliser cette convergence commerciale de nombreux efforts sont nécessaires, au niveau institutionnel africain. C’est pour cette raison que nous avons invité à la Conférence panafricaine sur la question alimentaire le commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture de l’Union Africaine Madame Josefa Leonel Correia Sacko ainsi que des spécialistes de la ZECLAF. Mais les infrastructures doivent suivre. En cela nous saluons la décision historique des deux chefs de l’Etat algérien et mauritanien d’avoir lancé la route reliant l’Algérie à la Mauritanie mais en réalité le Maghreb Arabe aux pays de l’Afrique de l’Ouest. Ce genre de réalisations fait avancer les objectifs d’intégration par le marché plus que mille discours.

Qu’en est il pour les thématiques choisies pour les forums traditionnels du SIPSA ?

Cette année l’économie bleue aura une grande part. Le ministère de la pèche a initié une subvention de 50 DA/Kg pour la production du Tilapia. Alors que nous ne produisons que 3000 MT de poissons en pisciculture, nous souhaiterions répondre à une demande croissante dont le potentiel est de l’ordre de 30.000 MT/an et plus. Tout reste à faire dans ce domaine et les discussions porterons sur les voies et moyens d’y arriver.

La stimulation des exportations algériennes et la croissance des échanges entre Nations africaines fera l’objet d’un second forum. Il est important de noter que les échanges avec la Mauritanie se situent pour l’année dernière à 400 millions de dollars en progression dynamique alors qu’il y a quelques années ils étaient symboliques. Les mesures prises par la direction politique du pays, les banques algériennes dans certains pays africains clés, l’organisation pérenne de foires et salons contribuent fortement à cet essor que nous souhaitons soutenir dans les domaines qui sont les nôtres ; ceux de l’agriculture.

Enfin nous aborderons la révolution induite par l’agriculture intelligente avec l’intrusion dans les modes de production de l’intelligence artificielle au service de leur optimisation.

Un point sur le concours Filaha INNOV ?

Nous devons à la vérité dire que c’est un concours qui marche très bien. Il y a plusieurs raisons pour cela : d’abord un soutien attentif et constant de Monsieur le ministre chargé des startups et des micros entreprises ; ensuite cette année les lauréats recevront des récompenses sous forme de chèques grâce à notre sponsor CEVITAL qui démontre tout son intérêt à l’innovation ; enfin grâce à une conduite perspicace et chevronnée de deux de nos membres du GRFI (Mesdames Allili et Ichou) qui ont apporté technicité et rigueur au processus de sélection.  Nous continuons à faire, année après année des progrès dans l’organisation interne de notre incubateur. Nous tenons beaucoup à faire de l’incubateur Filaha INNOV une véritable pépinière innovante au service de notre agriculture.

Qu’en est-il pour les perspectives pour l’élargissement du salon à l’échelle continentale ?

Au-delà de ce qui a été dit, nous souhaitons d’abord insister sur un déploiement de niveau sous régional. L’Afrique est un vaste continent et il nous faudra de nombreux efforts pour inclure tous les pays dans la dynamique qui se dessine. En tous cas nous organiserons en étroite coopération avec Tasdir, début octobre, un salon SIPSA AFRIKA FOOD TRIPOLI et fin Octobre un salon SIPSA AFRIKA FOOD DAKAR du 29 au 31 octobre. Dans la foulée nous souhaitons vivement entamer l’année 2025 par un SIPSA AFRIKA FOOD NOUAKCHOTT en janvier de l’année prochaine certainement dans la troisième ou quatrième semaine de Janvier. Vous voyez que nous nous appliquons à réaliser des efforts constants pour hisser le secteur agricole au niveau de ses ambitions. La route est difficile mais passionnante.

Source:Entretien realisé par l raaction Agroligne.

publié ans la magazine N°122