Les matières premières agricoles s'envolent
- Création : 16 janvier 2011
Les prix des denrées alimentaires de base sont tous en forte hausse, sauf pour le riz. C'est une source d'émeutes contre la vie chère dans les pays pauvres, où l'alimentation représente entre 60 et 80% du budget des ménages.
Blé, sucre et huiles… Les prix des matières premières alimentaires commencent l'année au sommet. Le blé a plus que doublé depuis la fin juin: il flirte avec les 250 euros la tonne et se rapproche de son plus haut historique de 300 euros, atteint en 2008. Le sucre est monté en milieu de semaine jusqu'à 33,35 cents la livre à New York, non loin des 34,77 cents, le record atteint en janvier 1981. «Un phénomène que l'on ne peut pas imputer à la spéculation, mais aux fondamentaux qui sont loin d'être à l'équilibre», souligne l'économiste Philippe Chalmin. L'offre est de plus en plus volatile, alors que la demande croît régulièrement de 2 à 3% par an.
Trois facteurs principaux expliquent cette irrégularité de l'offre. Tout d'abord, les incidents climatiques se multiplient. «On en dénombre six fois plus qu'il y a cinquante ans, note Michel Portier, directeur de la société de conseils Agritel. Parmi les huit principaux pays exportateurs de blé, cinq ont connu un incident climatique cette année», poursuit le spécialiste. Comme les inondations exceptionnelles qui sévissent actuellement en Australie. Ou la sécheresse sans précédent qui a obligé cet été la Russie - troisième exportateur mondial - à renoncer pendant un an à vendre du blé hors de ses frontières. Du coup, les États-Unis, la France et, dans une moindre mesure, l'Argentine se retrouvent les seuls pays à pouvoir fournir du blé à la planète. Sur le marché du sucre, autre denrée de base de l'alimentation humaine avec l'huile de palme et le riz, les intempéries notamment au Brésil et en Inde, respectivement premier et deuxième producteur mondial, ont provoqué aussi une raréfaction de l'offre. Au point de faire remonter ses cours à des plus hauts historiques.
Par Eric De La Chesnais - Lire la suite...
Source : www.lefigaro.fr