N°126⎟Sept - Déc 2025⎟Numérisation : un levier pour la sécurité alimentaire
- Création : 16 décembre 2025
L’Algérie est en phase de faire sa mue dans le secteur agricole. Le chantier est en cours de lancement. La conférence nationale sur la modernisation de l’agriculture organisée fin octobre dernier à Alger ouvre en effet les portes du changement à un secteur dont dépend la sécurité alimentaire du pays. L’ampleur des défis à relever dans ce contexte de changements climatiques, de stress hydrique et de crises géopolitiques appelle en effet le pays à travailler pour améliorer les performances agricoles, particulièrement dans les filières stratégiques dépendantes des importations.
La variabilité climatique et les perspectives commerciales incertaines constituent en effet des risques auxquels l’Algérie est appelée à se préparer. Dans ce sillage, le recours à la numérisation et à l’innovation ainsi que la coopération avec le monde scientifique sont fortement préconisés. Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Yacine El-Mahdi Oualid n’a pas manqué d’ailleurs d’insister sur ces points annonçant l'amorce d'une nouvelle dynamique visant à opérer une transformation qualitative, fondée sur les avancées scientifiques et technologiques ainsi que l'intégration de l'innovation. Il a parlé d’une « véritable révolution agricole ». Le point nodal dans cette révolution concerne la mise en place d’un système statistique fiable. Le cap est en effet mis sur la création d'un système d'information national unifié permettant de prendre des décisions basées sur des données précises.
Objectif : mettre fin aux estimations « aléatoires ». L’autre priorité concerne la révision de la structuration des institutions relevant du secteur pour assurer un accompagnement efficace de la feuille de route en cours de préparation. Passer à « une agriculture moderne et durable » est l’objectif affiché par le premier responsable du secteur. D’autres questions sont également concernées par le lot de changements prévus comme c’est le cas pour le dossier du foncier qui continue à faire débat vu sa complexité. Des changements que prendra en charge la nouvelle loi d’orientation agricole annoncée par le Chef de l’Etat puisque la décision a été prise de réformer la loi d’orientation de 2008.
Les professionnels du secteur, les représentants du monde agricole, les scientifiques, les experts et les décideurs devront dans ce cadre miser sur la concertation pour sortir avec des propositions à la hauteur des attentes des agriculteurs et des défis à relever dans un secteur à fort potentiel mais où les blocages, les contraintes et les dysfonctionnements en matière de gouvernance ont longtemps pesé sur les résultats même si un certain rebond est à souligner dans de nombreuses filières. Faudrait-il justement réussir à assurer une durabilité des résultats. L’année qui s’annonce devrait en tout cas marquer le début du travail dans le cadre de cette réforme annoncée.
E.Cherif



