Du nouveau dans la filière lait : le lancement d'un marché à terme
- Création : 12 octobre 2010
Dans quelques jours l’industrie agro-alimentaire disposera d’un nouvel outil lui permettant de suivre l’évolution des cours des produits laitiers et de mettre en place des stratégies de couverture. Un contrat à terme sur la poudre de lait écrémé sera en effet lancé le lundi 18 octobre par la société NYSE LIFFE. Quels en sont les intérêts ?
Alors que l’industrie agro-alimentaire subit depuis plusieurs mois la forte appréciation des cours des céréales (mais aussi du cacao, sucre, café..), celle-ci disposera dans les prochains jours d’un outil permettant de maîtriser la volatilité des cours des produits laitiers. NYSE LIFFE inaugurera ce lundi 18 octobre 2010 un marché à terme sur la poudre de lait écrémé. Sur ce marché seront disponibles à la vente et à l’achat des « contrats papiers » adossés à de la marchandise physique pour un volume de 24 tonnes.
« Les opérateurs auront toujours la possibilité de demander la livraison de la marchandise adossée à ces contrats, prévient Maxime JOUENNE de la société AGRITEL, «mais ce n’est pas là le principal objectif ». « Le marché à terme n’est en effet pas un marché sur lequel les industriels vont s’approvisionner (dans le cas d’industries de 2e transformation) ou trouver des nouveaux débouchés (dans le cas d’un collecteur/transformateur de lait) mais un marché sur lequel les acteurs se sécurisent contre une fluctuation des prix ». La principale vocation du marché à terme réside dans la mise en place de stratégies de couverture. Au lieu d’être exposé à la fluctuation des prix mondiaux, un transformateur aura la possibilité de fixer les prix sur de longues périodes. A partir du lundi 18 octobre, 6 échéances, qui vont de Mars 2011 à Janvier 2012 seront ouvertes à la cotation.
Au-delà du principe de couverture, le marché à terme est un vecteur d’information. Tous les acteurs de la filière disposeront d’une cotation qui a vocation à devenir une référence en Europe, même si cela demandera du temps prévient Agritel. « Aujourd’hui, le marché à terme dans la filière céréalières est devenu un outil quasi-indispensable ». La filière lait européenne se dote d’un outil créé depuis plus de 10 ans déjà sur le blé en France, et depuis plusieurs siècles aux USA. Le contrat à terme blé, qui a connu des records de transactions réalisées lors de ces derniers mois, est désormais utilisé en tant qu’information ou outil de couverture, du producteur de céréales à l’acheteur industriel.
Le secteur laitier est soumis à une volatilité très importante depuis plusieurs années. Les cours des produits laitiers tels que le beurre industriel et la poudre de lait écrémé peuvent évoluer fortement en cas de léger déséquilibre de l’offre et de la demande, provoqué notamment par des conditions climatiques non favorables. Malgré tout, les producteurs doivent rester optimistes et les acheteurs vigilants. Les perspectives long terme sur la protéine animale sont encourageantes. La consommation de produits laitiers bénéficie de l’accroissement de la population ainsi que du développement des économies émergentes qui consomment par exemple de plus en plus de fromage. Si les perspectives sont haussières, la volatilité elle est amenée à perdurer. Dans ce contexte, l’ouverture de ce marché à terme revêt tout son sens, car la maîtrise du MAT permettra aux opérateurs d’y être moins exposé. Pour cela, il est nécessaire de bien maitriser tous les mécanismes relatifs à ce type de marché bien particulier. AGRITEL organise ainsi régulièrement des formations (la prochaine est prévue le 17 et 18 novembre) destinées aux acteurs de la filière.
Plus d'infos : www.agritel.fr