Importation de céréales : L'ANP veut augmenter ses tarifs
- Création : 17 mars 2009
La hache de guerre est déterrée entre les importateurs de céréales et l’Agence nationale des ports (ANP). Et pour cause, l’Agence vient de prendre trois décisions qui risquent de chambouler l’activité portuaire: interdire le quai pour le déchargement des cargaisons de céréales d’importation, imposer à ces cargaisons de transiter par l’un des deux silos portuaires de Casablanca et relever le tarif de manutention et de stockage.
Ces décisions, dont l’application était prévue initialement début mars, ont suscité l’ire des professionnels. «L’interdiction du quai pour les céréales lèse les intérêts des fabricants d’aliments composés. De même, l’augmentation des tarifs aura un grand impact sur le prix de revient de l’alimentation animale et par conséquent sur la compétitivité des produits de l’élevage à la veille de l’ouverture de nos marchés aux produits étrangers», déclare Noureddine Karim, président de l’Association des fabricants d’aliments composés (AFAC).
Par ailleurs, les responsables de l’ANP s’étonnent de la réaction des opérateurs, vu les avantages qu’offrent les silos, aux normes qui garantissent toutes les conditions d’hygiène et de rapidité de livraison. « Les importateurs ne font pas les bons calculs et ne seront pas aussi touchés qu’ils le disent. Mais, vous savez, tout changement est confronté à des résistances», souligne Youssef Imghi, directeur régional ANP au port de Casablanca.
S’agissant des nouveaux tarifs, il affirme qu’ils n’ont pas encore été définitivement arrêtés, mais qu’ils connaîtront une augmentation en fonction des prestations et services du port.
Cependant, pour l’Afac, «la libéralisation de l’activité portuaire aurait dû se traduire par une baisse des coûts. Mais il n’en est rien, que ce soit pour le trafic des containers ou celui des silos, il s’agit d’augmentation conséquente».
Les nouveaux silos, rappelons-le, appartiennent à une société privée et le fait de supprimer le déchargement à quai réduit la capacité du port qui même opérationnel 24h/24 ne pourra recevoir que 4 bateaux par jour au lieu de 5 actuellement, selon les professionnels. La raison pour laquelle l’Afac demande de construire ses propres silos sur l’enceinte du port de Casablanca.
En attendant, et avant même l’entrée en vigueur de ces décisions, la plupart des sociétés importatrices de céréales, notamment de maïs, ont informé leurs clients de l’augmentation de leurs tarifs de manutention à cette échéance. Ainsi, selon le président de l’Afac, le tarif projeté est de 130 DH la tonne livrée au lieu de 90 à 95 DH actuellement.
Tarik HARI
Source : www.leconomiste.com