Notre huile d'olive menacée par l'UE ?

  • Création : 18 septembre 2008

Deuxième exportateur d'huile d'olive à l'échelle mondiale, la Tunisie doit faire face à un train de nouvelles mesures prises par l’Union européenne. Le 17 septembre, la Commission européenne a indiqué que les producteurs européens d’huile d’olive devront marquer leurs meilleurs crus avec des labels indiquant clairement leur origine. Histoire « d’éviter que les consommateurs ne soient induits en erreur ».

L'idée étant d’informer précisément les consommateurs de la provenance exacte de l’huile en bouteille. Les flacons d’huiles de diverses origines, mélangées, devront donc être étiquetés en conséquence, mentionnant notamment les pays hors Union européenne, comme la Tunisie, le Maroc et la Syrie.

Une mesure qui risque de toucher de plein fouet nos exportations, dans la mesure où «1% seulement de la production nationale est mis en bouteille et vendu sous un label tunisien». C’est en tout cas ce que nous révèle un article publié dans le journal gouvernemental «La Presse», dans son édition du 21 mai 2008. Ces nouvelles mesures frapperaient donc ainsi 99% de notre huile d’olive exportée.

Selon une dépêche de Reuters publiée le 17 septembre, l'exécutif européen a déclaré que «les règles introduites en 2002, d'étiquetage facultatif de ces huiles, se sont avérées insuffisantes pour éviter que les consommateurs ne soient trompés sur la véritable origine et les caractéristiques de certains produits». Les Européens affirment qu’«en raison de traditions agricoles locales d'extraction et de mélange, ces huiles peuvent être tout à fait différentes en termes de goût et de qualité, en fonction de leur origine géographique». L'huile d'olive Extra Vierge, pressée à froid et issue de la première pression, représentant en la matière la plus haute qualité, avec un produit à très faible teneur en acide. Les huiles d'olive vierges comprenant des quantités d'acide légèrement supérieures.

Après une discussion entre experts de l’Union européenne, la Commission informera l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de ses intentions de rendre la labellisation différenciant l’huile d’olive vierge de l’extra vierge, obligatoire. L’OMC accordera un délai de 60 jours aux principaux pays partenaires de l’Union européenne (dont la Tunisie fait partie) pour faire des remarques ou objections. Et à moins qu’un problème ne surgisse, les nouvelles règles entreront en vigueur en Juillet 2009.

Des éléments qui rendent la valorisation de notre huile d’olive, par des campagnes de marketing et de merchandising appropriées, particulièrement urgente. D’autant plus que nos exportations en huile d’olive « pèse » presque la moitié de nos exportations agricoles. Il s’agit d’une source de devise appréciable pour le pays, puisqu’en 2007, l’huile d’olive nous a rapporté 696 millions de dinars (391,5 millions d’euros) avec plus de 173 000 tonnes (sur 180 000 produites), soit 6% du total de nos exportations. La Tunisie étant le deuxième au monde en terme de surface accordée aux oliveraies, avec plus de 65 millions d’oliviers.
Conserver notre place est donc de la plus haute importance pour l’économie nationale.

Mohamed Fateh
Source : www.webmanagercenter.com

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