La fin du FAO ?
- Création : 16 juillet 2008
Le président du Sénégal a demandé la suppression de la FAO. Abdoulaye Wade a déjà souhaité le transfert du siège social de la FAO de Rome en Afrique, où réside l’essentiel de son action.
Le président du Sénégal Abdoulaye Wade a renouvelé ses accusations à l’égard de l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, au cours du récent sommet de Rome sur la crise alimentaire mondiale. Après avoir, au mois de mai, demandé la suppression de l’institution, M. Wade a déclaré aux chefs d’Etat et de gouvernement qui ont assisté au sommet que la situation actuelle était une «farce». «Nous ne pouvons pas continuer à être assistés comme des mendiants», a-t-il dit, «Ne venez plus nous imposer des institutions, des experts, l’Afrique d’aujourd’hui ce n’est plus celle d’il y a 20 ans».
Pourrait-il avoir raison? Supprimer une organisation comme la FAO - dont le budget annuel d’un montant de 1,65 milliard de dollars permet d’aider les pays émergents à développer leur agriculture - peut paraître de prime abord paradoxal dans la mesure où une telle décision va à l’encontre de ce qu’il convient de faire pour lutter contre la faim. Pourtant, la FAO, qui est une des premières institutions internationales à avoir été créées en 1945 par l’ONU, commence à prendre de l’âge. Les accusations portées contre l’organisation se sont multipliées au fil des ans concernant son énorme bureaucratie, ses nominations politiques et son inefficacité générale. Selon les conclusions d’une étude externe indépendante conduite l’année dernière (une première dans l’histoire de l’organisation), «l’organisation se trouve aujourd’hui dans une situation de crise financière et stratégique».
M. Wade a déjà demandé le transfert du siège social de la FAO de Rome en Afrique, où réside l’essentiel de son action. Le mois dernier, le président est même allé plus loin, proclamant sur les ondes radiophoniques que : «Cette fois-ci, nous devons la supprimer». Reste à savoir par quoi la remplacer et si oui, effectivement, un remplacement s’avère nécessaire.
Source : www.aujourdhui.ma