Usine de transformation de dattes à Biskra : Un partenariat algéro-italien prometteur
- Création : 22 juin 2015
Le ministre du Commerce est formel, l’Algérie accuse un retard considérable en matière de transformation agricole. Encore plus lorsqu’il s’agit de la datte, un produit qui doit être, selon lui, la locomotive des exportations algériennes.
Présent, mercredi dernier, à la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), à la cérémonie de signature d’un accord de partenariat entre la société algérienne Sarl Amenta de Biskra, spécialisée dans la transformation de la datte et la société italienne Sovimp spécialisée dans la technologie de process et fabriquant d’équipements, Amara Benyounès est revenu sur la réalité concernant l’exploitation de notre datte et s’est dit à ce propos « navré » de constater que les exportations algériennes de ce produit n’atteignent pas 40 millions de dollars. Classée 6e exportatrice de la datte dans le monde, l’Algérie produit annuellement quelque 690.000 tonnes, alors que, paradoxalement, et même avec une production inférieure à la notre (180.000 tonnes/an), la Tunisie est classée premier pays exportateur. Le ministre du Commerce qui estime que ce fruit doit être le produit phare des exportations algériennes.
Ça tombe bien avec la réalisation à Biskra de l’usine de transformation des dattes et production industrielle de dérivés de datte, grâce à cet accord de partenariat avec les Italiens. «C’est un projet extrêmement important, il signe le début de quelque chose de fondamental qui va se passer dans notre pays», a-t-il considéré. Pour Amara Benyounès, «ce projet aura des répercussions sur la diversification de nos ressources et le but suprême est de décrocher la place de leadership mondial». «Nous pouvons rattraper le retard et devenir le pays numéro 1 dans les exportations de la datte, c’est la place naturelle de l’Algérie. Nous devons la réapproprier, et nous en avons les moyens. Deglet Nour doit inonder les marchés internationaux», a-t-il soutenu.
Il y a lieu de souligner qu’il existe en Algérie un millier de variétés de datte, mais seulement une demi-douzaine qui sont connues et commercialisées, dont la célèbre Deglet Nour. «Grâce à cette usine, nous ambitionnons de pouvoir valoriser toutes ces variétés», a espéré le président du consortium à l’exportation des dattes, Salah Zenekhri. D’un coût de 2 millions d’euros, l’usine portant sur la fourniture d’équipements de transformation des dattes et production industrielle de dérivés de datte devra être opérationnelle dans six mois.
Dans une première phase, cela va concerner le sucre de datte liquide, qu’il soit domestique ou industriel pour la production des limonades et du yaourt par exemple, la confiture à base de datte et le miel et jus à base de datte. Dans une seconde étape, et après extension, la transformation de ce produit donnera lieu au vinaigre de table, à l’alcool médical et à la farine de datte. Quant aux capacités de production, la transformation des dattes sera estimée à 600 kg/heure, alors que chaque année, on prévoit une production de 3.000 tonnes de dattes et 1.700 tonnes de sucre liquide pour un nombre de 54 postes de travail qui seront créés dans un premier temps. «C’est un projet à forte valeur ajoutée», a résumé le président de la CACI qui révèle que seuls la Chine et l’Iran possèdent dans le monde une telle technologie. Amor Benamor évoque lui aussi l’impératif de diversifier nos exportations, «une nécessité absolue», et soutient que la datte algérienne représente un «fort potentiel» à l’export. À propos des capacités de production de cette usine, «on table sur 3.000 tonnes/an de dattes et 1.700 tonnes/an de sucre liquide».
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