Les engagements britanniques...

  • Création : 25 août 2006
Le récent voyage officiel qu'a effectué le président Bouteflika en Grande-Bretagne a mis en relief la volonté des deux pays d'intensifier les relations bilatérales et la coopération économique.

  Si des investissements britanniques se font jusqu'ici exclusivement dans le secteur des hydrocarbures et du gaz, des opportunités d'investissement existent dans d'autres créneaux. C'est d'ailleurs ce qui a amené le groupe Unilever à s'installer dans l'ouest du pays en mettant sur pied une unité de production de détergent et de cosmétique qui emploie 500 travailleurs dont 90% sont affectés à la production et avec seulement 5 expatriés.

  Au bout de 4 ans de présence, le DG d'Unilever Algérie, M. Robert O'Neill, qui est en même temps le directeur financier d'Unilever Maghreb, la multinationale est présente dans une centaine de pays, a évoqué les perspectives de leur société : “Après 4 ans, nous sommes très satisfaits de notre choix de nous installer en Algérie, certes cela n'a pas été facile, c'était souvent compliqué, mais nous estimons que jusqu'ici il y a beaucoup de choses positives dans notre investissement”.

  Pour rappel, l'unité qui se trouve à Oran est le résultat d'un investissement direct de 20 millions d'euros dont une partie en emprunt local. Cela est le fruit également d'un partenariat avec un distributeur algérien des produits relevant du porte-feuille d'Unilever où l'on retrouve la gamme cosmétique : Dove, sunsilk, Rexona, Axe etc. L'appréciation que fait le DG d'Unilever du marché algérien est positive, ce qui laisse entrevoir des perspectives d'investissements comme nous l'a confirmé notre interlocuteur : “Personnellement, je suis confiant sur l'évolution du marché en Algérie... II y a de bonnes perspectives pour que ce marché se développe encore plus”, et de poursuivre : “L'un des segments importants du groupe Unilever dans le monde, c'est encore l'agroalimentaire soit 50% des activités.

  Nous sommes présents en Algérie grâce à quelques produits comme Lipton... Dans les prochaines années, il y aura probablement des investissements dans ce secteur de l'agroalimentaire mais pour l'instant nous n'avons pas encore élaboré de plan de développement mais c'est certain nous allons continuer à investir”.


  Là encore le choix d'investissement direct où la mise en place de partenariat n'est pas écartée comme nous l'a signalé M. Robert O'Neill. Mais il y a un bémol dans les propos de notre interlocuteur et qui concerne le problème de la contrefaçon qui cible très souvent les produits cosmétiques d'Unilever (voir encadré).

  Une contrefaçon qui a un coup économique en plus de l'atteinte à la réputation de la marque. D'ailleurs, les représentants d'Unilever Algérie avec d'autres grandes sociétés étrangères et même nationales ont créé un groupe pour tenter de protéger leurs marques. Il s'agit du “Brand Protection Groupe” qui active à mieux cerner le nombre de contre-faussaires qui sévissent dans notre pays.

  Alors que le groupe Unilever Algérie détient déjà plusieurs dossiers de contrefaçon avérés au niveau de la justice, voilà qu'à nouveau la marque est ciblée par la contrefaçon d'une crème solaire Dove qui inonde le marché et qui se vend très bien, avons-nous appris auprès d'une des représentantes d'Unilever : “Récemment, nous avons effectué une visite de terrain et nous avons trouvé une crème de la marque Dove fabriquée par X et sur laquelle ne figure aucune mention sur l'origine du produit... C'est une crème solaire contrefaite à 100% et pour nous c'est très grave car le préjudice est double : financier pour l'entreprise et du point de vue de santé publique pour les consommateurs qui courent un vrai danger alors qu'ils imaginent avoir acheté un produit d'origine”.

  Cette dernière affaire de contrefaçon va probablement s'ajouter à trois autres dossiers du même type qui se trouvent au niveau de la justice. L'un des cas les plus importants est celui des conteneurs de 18 t de produits contrefaits dont une grande partie des marques Unilever.

  La justice devrait très prochainement rendre son verdict. Mais il n'y a pas que les produits cosmétiques qui sont contrefaits, puisque la société a eu à traiter un autre dossier de contrefaçon locale du détergent OMO.

  D'ailleurs, dans le monde, il est acquis que 40% des produits contrefaits le sont localement, 41% importés dont 18% non identifiés !
La bataille est dure, mais elle est engagée aussi bien par les pouvoirs publics qui y sont contraints par les dispositions prévues dans le dossier d'adhésion à l'OMC.

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