Le Crédit Mutuel Agricole et Rural tenait son assemblée générale début juin, à Paris. L’occasion pour son Président, le Breton Christian Péron, de rappeler le rôle joué par cette Fédération qui rassemble toutes les entités régionales du Crédit Mutuel à vocation agricole.

Quelle drôle d’époque… Il y a encore quelques mois, les perspectives d’avenir des agriculteurs semblaient se limiter à un rôle plutôt vague de « jardiniers des territoires ». Voici que survient une crise des matières premières qui se propage aux productions agricoles. Et avec l’envolée spectaculaire des cours des céréales, ce sont « les opinions publiques et les dirigeants politiques qui prennent brutalement conscience de l’importance stratégique de l’alimentation et redécouvrent la fonction première de l’agriculture : à savoir nourrir les hommes », constate Christian Péron, Président du Crédit Mutuel Agricole et Rural.

Pour lui, si l’environnement professionnel et l’image de l’agriculture ont évolué, le cœur du métier n’a pas changé. « Il s’agit de produire, en lien étroit avec le terroir, au meilleur prix, des aliments répondant aux standards et à la demande des consommateurs ».  Plaidant pour la poursuite de la modernisation des exploitations, seule solution, à ses yeux, susceptible de concilier production de qualité, compétitivité internationale et respect de l’environnement, Christian Péron a également dit toute sa méfiance vis-à-vis de certaines mesures qui pénalisent l’agriculture tricolore, y compris au sein de l’Union Européenne. « Oui à une agriculture responsable, non à une agriculture sur-administrée. Il est regrettable que des utopistes et quelques marchands de peur ternissent continuellement l’image de l’agriculture d’aujourd’hui. Dans un environnement comme le nôtre, aucune entreprise, aucun secteur ne peut survivre sans une recherche des meilleures solutions techniques pour améliorer ses performances ».

Christian Péron s’est par ailleurs félicité de la croissance de l’activité agricole du Crédit Mutuel en 2007, « avec, pour la deuxième année consécutive, une croissance à 2 chiffres ». Tirées par la bonne conjoncture en production végétale, la poursuite des rénovations de bâtiments d’élevage et la reprise des ventes de machines agricoles, les réalisations des prêts à moyen et long termes s’élèvent à 1,173 milliard d’euros, en hausse de 12,9 %.

L’encours de ces mêmes prêts atteint, fin décembre, 4,127 milliards d’euros, en progression de 9,1 %. La Bretagne - forte du poids de son agriculture et de l’implantation du CMB - totalisant, à elle seule, près du cinquième de ce montant.

L’an passé, le Crédit Mutuel a confirmé son rang d’acteur majeur de l’agriculture en étant le deuxième établissement national pour l’installation des jeunes avec une part de marché de 12 % en prêts bonifiés.

Côté épargne, la progression est également au rendez-vous avec un encours qui, auprès des agriculteurs actifs, augmente de 5,7 %, à 2,9 milliards d’euros. L’épargne bancaire et l’assurance-vie/capitalisation se taillant la part du lion avec des parts respectives de 45 % et 43 %.

Pour Christian Péron, le Crédit Mutuel doit aujourd’hui profiter des conditions globalement favorables à l’agriculture pour continuer à gagner des parts de marché. Et pour cela, il dispose au travers du CMAR, « d’un outil parfaitement adapté au monde agricole. C’est à la fois une organisation de proximité à l’écoute des besoins de ses sociétaires et une structure de représentation nationale qui noue des relations avec les représentants syndicaux et politiques ».

Source : www.agrisalon.com