D’après un rapport des Nations Unies en 2023, un habitant sur cinq souffre de la faim en Afrique. La situation est d’autant plus critique dans certains pays du continent ou le phénomène fait des ravages notamment chez les enfants.

La faiblesse des rendements agricoles en raison du déficit en infrastructures, du mode de production encore traditionnel et des perturbations climatiques ne font qu’aggraver l’ampleur du phénomène. Mais surtout menacer la sécurité alimentaire des populations africaines. Conjugué à la croissance démographique, la faible production agricole fait ainsi peser sur l’Afrique de grands risques.

Ce qui menace même la souveraineté du continent. Et dire qu’avec plus de 60% des terres arables non exploitées de la planète, le continent africain pourrait nourrir sa propre population ainsi que le reste du monde. Mais quand l’innovation, la recherche, la coopération et les initiatives communes ne sont pas au rendez-vous, difficile de relever un tel défi. Sachant que selon les estimations des experts et organisations internationales, avec les capacités de production actuelles, à l’horizon 2050, l’Afrique aurait besoin de plusieurs dizaines de millions d’hectares supplémentaires cultivés pour répondre à sa demande alimentaire. Ce qui illustre l’ampleur du travail à faire à tous les niveaux. Et ce, au même titre que les financements à dégager au profit du secteur agricole.

En effet, garantir la sécurité alimentaire de la population africaine passe par la mise en place des conditions nécessaires au développement du secteur agricole plus que jamais appelé à jouer un rôle notamment en augmentant durablement sa production. Cependant avec 90% des agriculteurs en Afrique qui sont des petits exploitants, ce ne sont pas les difficultés qui manquent que ce soit pour l’accès à l’eau, aux engrais ou aux semences certifiées. Il y a aussi la faible mécanisation du secteur, le manque de qualifications chez ces agriculteurs et l’absence de stratégie pour accéder à des marchés au sein du continent.

Ce sont tous ces éléments auxquels sont étroitement liées la sécurité alimentaire et l’indépendance alimentaire en Afrique. Une question qui fait débat depuis de nombreuses années mais dont les solutions efficaces tardent à être mises en œuvre. C’est en effet le grand écart entre les annonces et la réalité du terrain. Si dans les discours, on ne cesse de parler de la nécessité d’augmenter la production agricole et d’améliorer les rendements, en réalité la situation est tout autre. Même si ces résultats sont enregistrés dans certains pays, les distorsions sont bien là en terme d’accès à la nourriture et à l’eau.

Ce qui appelle à davantage d’investissements dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage pour relever le défi. L’Afrique. Autant alors exploiter les terres arables en multipliant les initiatives et en associant le secteur privé tout en misant sur la jeunesse ouverte sur les nouvelles technologies. Le potentiel est là. Faudrait-il le saisir.

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