Alimentation de bétail, l'entrepreneur Alain Glon à la conquête du marché chinois
- Création : 22 mai 2016
Associé à une université chinoise, l'entrepreneur Alain Glon vient d'ouvrir, dans le Shandong, une usine pilote, vitrine du savoir-faire français en matière de nutrition animale. « Si on ne va pas à la Chine, c'est la Chine qui viendra à nous... » pronostique Alain Glon qui connaît le continent asiatique depuis de longues dates et qui, outres les rapports commerciaux, il y a noué des relations humaines lui permettant aujourd’hui de se lancer dans cette grande aventure à la conquête des potentialités du marché agroalimentaire chinois.
Ces relations de confiance débouchent aujourd'hui sur un partenariat très original, associant trois entités : AGH (Alain Glon Holding) de Saint-Gérand dans le Morbihan, l'entreprise chinoise Heli, spécialisée dans la production et la vente d'aliments à destination des ruminants d'élevage (bovins et ovins) et l'Université de Weifang, un établissement supérieur au sein duquel sont formés 3 000 vétérinaires par an ! Quelques scandales de santé publique générant une grande défiance des consommateurs, dont, en 2008, la terrible affaire du lait infantile frelaté, ont conduit les Chinois à revoir leurs exigences... « Ils ont compris que la bataille de la qualité, de la sécurité alimentaire et de la performance technique des élevages ne peut être laissée à de seuls diplômés assis dans leurs bureaux mais qu'elle se gagne au cul des vaches ! » note Alain Glon. C'est donc dans cette triple perspective, performance, qualité, sécurité, qu'est née la société Eulifeed, dont le capital est détenu par AGH (majoritaire), Heli (35 %) et l'Université de Weifang (10 %).
Prêts à tenter l'aventure
Eulifeed, vient d'investir 6 millions d'euros dans la construction d'une usine de production d'aliments du bétail, « la plus moderne de tout le pays », à Wushan, une localité à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Weifang, au coeur d'un grand bassin d'élevage laitier. De cette unité, de taille relativement modeste, employant une vingtaine de salariés, sortiront, dans un premier temps, 70 000 tonnes d'aliments par an. Un doublement de sa capacité interviendra dans un futur proche. « Aller en Asie pour produire de la masse n'a pas de sens, assure Alain Glon, c'est sur notre savoir bien faire, sur notre expérience, sur notre expertise, que nous sommes attendus. » Eulifeed sera donc non seulement une entreprise de production et de commercialisation d'aliment, mais aussi, pour les étudiants de Weifang, un centre de formation aux standards les plus élevés de la nutrition animale. La nouvelle usine sino-bretonne veut garantir aux éleveurs du Shandong « un aliment sain, exempt de contaminations qui pourraient affecter la santé de leur troupeau et par conséquent celle des consommateurs de produits laitiers. » Un projet auquel Alain Glon, docteur honoris causa de l'Université de Weifang, espère bientôt associer « des jeunes de chez nous, prêts à courir l'aventure chinoise. »
Ouest-France et rédaction Agroligne