La filière boissons en constante évolution en dépit du mouvement de concentration
- Création : 23 juin 2013
La filière boissons en Algérie a enregistré ces dernières années une croissance annuelle de 14%, confirmant la bonne santé de cette filière, révèle une étude présentée lundi à Alger.
La contribution de cette filière à la production des industries agroalimentaires est estimée à 7% grâce à l'évolution de la consommation annuelle moyenne qui est passée de 19 litres/habitant en 1995 à 57,4 litres/habitant en 2011, selon cette étude réalisée dans le cadre du programme d'appui aux PME/PMI (PME II) en collaboration avec l'Association des producteurs algériens des boissons (APAB).
L'étude a estimé que les algériens ont consommé une moyenne de 23,4 litres d'eaux embouteillées, 22,2 litres de boissons gazeuses, 6 litres de jus et 0,5 litres d'autres boissons plates pour chaque habitant en 2011.
La consommation de boissons rafraîchissantes a atteint la même année, un volume total de 1,871 milliard de litres avec un chiffre d'affaires dépassant 38 milliards de DA.
Le chiffre d'affaires moyen pour les entreprises de la filière a augmenté, de 0,958 milliards DA en 2009 à 1,217 en 2010, d'après l'étude qui a constaté que les opérateurs de cette filière bénéficient, pour la plupart d'entre eux, d'une "bonne indépendance financière et une grande capacité d'autofinancement".
D'ailleurs, le capital initial a été multiplié par 8,2 dénotant un développement de la taille, a souligné l'étude ajoutant que 46% des entreprises déclarent exporter leurs produits.
Les produits de la filière boissons sont commercialisés sous près de 300 marques commerciales, essentiellement au niveau des marchés locaux. Des marques de réputation nationale ou de franchise internationale sont aussi commercialisées sur le marché national, relève les experts PME II.
"La filière des boissons est parmi les plus dynamiques dans le secteur agroalimentaire en Algérie. L'importance économique qu'elle a pris, la croissance qu'elle connaît, les progrès qu'elle a enregistrés sur le plan de la diversification et la qualité des produit font des boissons une filière à part", a estimé Mohamed Kaci, l'un des expert chargé d'élaborer cette étude. Cependant, les opérateurs de ce secteur souffrent du manque de l'appui de l'Etat, de la forte pression fiscale, d'un dispositif de mise à niveau qui "n'a pas atteint sa vitesse de croisière", d'une absence de centre de formation spécialisé, de l'accès au foncier inadapté aux spécificités de cette industrie, et de la concurrence du marché informel.
Par ailleurs, l'étude a remarqué que la filière a tendance de se restructurer. D'après les chiffres officiels du CNRC, le nombre des entreprises du secteur a chuté de 1.400 en 2005 à 748 entreprises en 2012.
L'analyse économique de la filière révèle qu'une vingtaine d'opérateurs représentent près de 99% du marché. Elle constate également un phénomène de concentration régionale avec trois grands bassins d'implantation industrielle situés à Alger, Bejaia/Sétif, et l'Oranie.
L'étude estime que le potentiel de croissance du marché national est contrasté. Les perspectives de développement pour la branche des jus et eaux embouteillées sont "certaines" alors que le marché est proche de la maturité pour les boissons gazeuses, et ne pouvant être tiré que par l'accroissement démographique.
Les experts de PME II prévoient globalement la continuité de la croissance de la filière dont le niveau de consommation devrait atteindre 62,2 litres/habitant en 2015.
Ils recommandent, toutefois, de développer les instruments juridiques de contrôle, de se conformer aux normes ISO, de créer un observatoire de veille stratégique, d'adapter les profils de formation au secteur et d'encourager les exportations.
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