France/étude Eurostaf : Relancer l'hypermarché en France
- Création : 21 décembre 2011
Le cabinet d’études, de conseil et d’analyse sectorielle Eurostaf publie une étude sur les stratégies de relance de l’hypermarché en France. Bien qu’il reste le format dominant, l’hypermarché rencontre actuellement des difficultés structurelles. La nouvelle vogue du format mini oblige les distributeurs à élaguer leur assortiment. Les enseignes de demain s’orientent vers le « tous services sous le même toit » plutôt que le « tout accessible sous le même toit » des hypermarchés. Il s’agit d’un renouvellement du modèle économique.
L’hypermarché, format dominant de la distribution
En France, les hypermarchés rencontrent des difficultés structurelles : stagnation du panier moyen, baisse de la fréquentation, baisse de la rentabilité au m2.
Cette fin de cycle du format hypermarché traduit la mutation de la grande distribution de l’ « hyperchoix » à l’ « hyperproximité ».
Au niveau mondial, les distributeurs français accusent un certain retard. Ils sont en effet fragilisés par leur activité française et leur rentabilité est désormais plus forte à l’étranger.
Néanmoins, l’hypermarché demeure le format dominant. Il constitue toujours le bras armé des enseignes, en permanente rivalité de parts de marchés.
Auchan et les indépendants – Leclerc, et dans une moindre mesure Système U - tirent leur épingle du jeu grâce à une stratégie constante en terme d’assortiment et de positionnement prix mais aussi grâce à une rénovation profonde et homogène de leur parc.
Les groupes intégrés tels que Carrefour et Casino souffrent davantage, du fait d’un décalage entre les contraintes liées à l’actionnaire et celles liées à l’exploitation des magasins. En outre, la refonte du parc d’hypermarchés n’est pas achevée, ce qui justifie une plus forte hétérogénéité entre les magasins et leurs performances.
La vogue du mini touche aussi les hypers
Le format est en panne de croissance, particulièrement en ce qui concerne les grands hypermarchés. La tendance est au format mini, compris entre 3000 et 5000 m2, qui permet d’optimiser le triptyque choix/prix/temps passé.
Les hypermarchés subissent de plein fouet la concurrence des spécialistes :
Dans le secteur non-alimentaire, l’hypermarché peine à rivaliser, tant en termes d’offre que de prix, avec les category killers. Les rayons non-alimentaires ne portent plus le panier moyen et affichent des contre-performances, ce qui mène les distributeurs à en abandonner certains.
En alimentaire, les hypermarchés sont confrontés au développement des Grandes Surfaces Frais - Grand Frais, Jour de Marché- et à la concurrence des freezer-centers en surgelé -tel que Picard- mais ils résistent face au hard-discount.
A contrario, pour ce qui est du bio, les hypermarchés ont gagné des parts de marché, en le démocratisant via les prix et le développement de l’assortiment.
En effet, les grandes et moyennes surfaces ont réalisé 70% de la croissance du bio en 2010.
Un modèle économique à revoir
Pour relancer l’hypermarché , il est nécessaire de parvenir à un meilleur équilibre entre drive et magasins ; d’accroître le nombre de services et le confort
d’achat, ainsi que d’améliorer la mise en valeur de l’offre non-alimentaire, qui doit par ailleurs être recentrée sur les rayons forts. Enfin, l’offre alimentaire doit gagner en visibilité entre marques distributeurs et marques nationales.
Tous rayons et services confondus, l’hypermarché doit conserver son caractère attractif en termes de prix, au travers de vraies promotions sur les marques nationales et de cagnottes transparentes et faciles à utiliser pour le consommateur.
L’hypermarché doit donc redevenir pour le consommateur synonyme de shopping plaisir à prix malins.
Plus d'infos : www.eurostaf.fr