Motta et Alemagna, les deux grandes marques de panettone, sorte de gâteau brioché sucré, se préparent à revenir sous la coupe d'un italien, après être parties en Suisse lors de la débâcle de l'IRI, l'organisme public qui détenait les participations de l'Etat italien.

Nestlé vient en effet d'ouvrir des négociations en vue d'une éventuelle cession à Bauli, une société agroalimentaire de Vérone. « Fruit de l'intuition dans les années 1920 de deux familles d'industriels milanais, les panettone Motta et Alemagna ont marqué de nombreuses générations d'Italiens lors des fêtes de fin d'année, et, en raison de l'utilisation d'ingrédients différents (plus de raisins secs ou plus de fruits confits ?) ont autant divisé les Italiens que les équipes de football. Un Noël sans panettone sous le sapin n'était pas un véritable Noël », écrit « Il Sole 24 Ore ».

Le quotidien économique italien tire une leçon très nationaliste de cette rétrocession. L'annonce de ce probable retour sous la bannière tricolore vert, blanc, rouge intervient quelques semaines après celui de la célèbre marque d'huile d'olive Dante, qui a été rachetée récemment par l'italien Mataluni à l'espagnol Sos Cuetara. Il faut espérer, poursuit « Il Sole », qu'il ne s'agit pas d'événements isolés. Car il fut un temps où l'agroalimentaire était le joyau du « made in Italy », avant la mode. « Si aujourd'hui des entreprises ont le pouvoir de ramener en Italie les bijoux de famille, c'est le signe d'une compétitivité retrouvée. Ce qui est appréciable, surtout en temps de crise. »

Source : www.lesechos.fr