Une mutation génétique simple change le déterminisme du sexe chez le melon
- Création : 22 septembre 2008
Les chercheurs de l'INRA étudient des gènes d'importance agronomique chez le melon, dont le déterminisme du sexe, qui pourrait être associé à une meilleure productivité. La plupart des plantes à fleurs ont des fleurs hermaphrodites, qui possèdent à la fois les organes mâle et femelle. Toutefois, plus de 4000 espèces portent, en plus de ces fleurs bisexuées, des fleurs uniquement porteuses d'organes mâles. Une équipe de chercheurs de l'INRA d'Evry vient d'identifier la mutation responsable de cette caractéristique (l'andromonoecie) chez le melon. Elle entraîne la modification d'un gène impliqué dans la synthèse d'une hormone, l'éthylène, connue pour modifier le déterminisme du sexe. Ce travail a été publié dans le numéro de Science du 8 août 2008.
Le déterminisme du sexe du melon est gouverné par deux gènes, andromonoecie (a) et gynoecie (g), et les variations des interactions entre ces deux gènes résultent en une large distribution des types sexuels. Les plantes peuvent être monoïques de génotype A/-, G/- (porteuses de fleurs mâles et de fleurs femelles). Les plantes de génotype a/a, G/- sont andromonoïques (porteuses de fleurs mâles et de fleurs hermaphrodites). Les plantes de génotype A/-, g/g sont gynoïques (porteuses de fleurs femelles uniquement) et les plantes de génotype a/a, g/g sont hermaphrodites. De plus, le déterminisme du sexe chez le melon est également influencé par le traitement d'hormones végétales telles que l'éthylène.
Les chercheurs de l'INRA d'Evry et Avignon ont isolé la région génomique responsable de l'andromonoecie porteuse du gène a et ont montré que ce gène codait une enzyme impliquée dans la synthèse d'éthylène. Après avoir étudié les variations naturelles du gène dans 500 variétés de melon provenant de toutes les parties du monde, ils ont mis en évidence que l'andromonoécie était liée au remplacement d'une base par une autre dans le gène, conduisant à une mutation inactivant l'enzyme. Cette enzyme est active au cours du développement des fleurs femelles.
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Source : www.inra.fr