L'industrie agroalimentaire cherche à se protéger de la hausse des prix
- Création : 2 septembre 2008
Beaucoup de matières premières ont baissé cet été. Notamment les produits agricoles entrant dans la base de l'alimentation comme l'huile et les céréales. D'où la grogne des consommateurs de par le monde entier qui ne voient toujours pas de pause dans l'inflation alimentaire.
La hausse générale des produits agricoles est devenue également un sujet de préoccupation pour les industriels de l'agroalimentaire. La hausse des matières premières commence à entamer leurs profits. Prompts à augmenter leurs tarifs auprès des distributeurs quand les cours montent, les industriels voient aujourd'hui les limites d'une telle politique dans un cycle de hausse durable. Trop chers, leurs produits ne se vendent plus. Répercuter l'intégralité de leurs coûts n'est donc pas une solution viable sur le moyen, voire le long terme. Aussi, s'approvisionner sur le marché mondial est devenu un exercice à haut risque en raison de la volatilité des prix. Le cours de certaines céréales, comme le blé ou le maïs, fluctuent maintenant en un jour autant qu'elles le faisaient il y a 15 ans en une année. Pour se protéger de ces variations, les entreprises renforcent à tout va leur couverture sur les marchés à terme où les prix sont fixés chaque jour pour des livraisons lointaines. Cette activité déjà pratiquée par la plupart des grands groupes, notamment par les fabricants de chocolat, est en train de se généraliser.
Les industriels font même appel à des maisons de négoce rompues aux techniques de ces marchés pour améliorer leur couverture. Cette pratique est la nouvelle alternative du moins pour le moment à laquelle tentent de recourir les industriels américains et européens.En Algérie, la situation ne diffère pas pour autant dans la mesure où la cherté des matières premières pénalise l'essor des entreprises agroalimentaires, notamment privées. Ce qui n'est pas forcément le cas pour les entités publiques puisque c'est l'Etat qui prend en charge l'approvisionnement en matières premières.
Pour les privés, donc, à l'image du groupe Cevital, une première solution et celle de produire sur place cette matière première. Il y a à peine quelques jours, le patron de Cevital a annoncé un projet dans lequel son groupe veut se lancer dans la production de graines oléagineuses destinées à la fabrication des huiles végétales. Cette culture des graines oléagineuses se fera, a-t-il dit, durant la jachère des terres réservées aux céréales. Voilà une idée à même d'amortir le choc des prix des matières premières que le groupe privé, leader dans l'industrie agroalimentaire a l'habitude d'acheter sur le marché mondial. Cette nouvelle approche reste en tous cas l'unique salut pour l'industrie agroalimentaire pas seulement en Algérie mais aussi ailleurs pour la simple raison que ce ne sont pas tous les produits agricoles qui peuvent être cotés en bourse.
En effet, les produits, par nature, impossible à conserver comme le lait frais, ne peuvent faire l'objet d'échanges à terme.Aussi, le marché du blé dur à partir duquel on fabrique des pâtes et de la semoule est trop étroit pour justifier le lancement d'un contrat. Autrement dit, les industriels n'ont alors d'autres choix que d'intégrer la production de leurs matières premières pour se prémunir du risque de variation des prix.
Dalila B.
Source : www.lemaghrebdz.com