Plan Maroc vert : Des freins et des marges de progrès… inexploitées
- Création : 28 mai 2008
L’agriculture a un poids économique et social colossal. Tout le monde en convient. En termes économiques, le secteur représente 15 à 20% du PIB avec un impact positif ou négatif sur la croissance selon les années. Il constitue aussi une source d’emplois pour 3 à 4 millions de ruraux et 60 à 100000 personnes qui travaillent dans l’agro-industrie.
Sans oublier sa contribution décisive aux grands équilibres macro-économiques et la balance commerciale du pays. Mais l’agriculture représente également des enjeux majeurs en termes sociaux, de consommation, d’aménagement du territoire et de développement durable. Le Maroc est avant tout, un pays semi-aride avec une diversité des terres (bour favorable, défavorable, zones oasiennes et montagneuses) et l’agriculture consommant aujourd’hui 80% des ressources hydriques. A cela s’ajoute l’enjeu de stabilisation de la population rurale et de lutte contre la pauvreté : prés de 15 millions de ruraux, 1,5 million d’exploitations et 8 à 10 millions d’actifs souffrant d’un chômage endémique. Et, cerise sur le gâteau, les enjeux énormes pour les 30 millions de consommateurs que compte le Maroc. « N’oublions pas cette partie importante de l’équation », rappelle un haut cadre du ministère.
Derrière cette toile de fond, on a affaire à une agriculture à deux vitesses. Avec à la clé des freins au développement : faiblesse de la capacité d’investissement privé et de participation du système bancaire, un management insuffisant et un tissu d’acteurs très hétérogène et des points de blocage d’ordre transversal assez complexes. Sont cités dans ce cadre, la lourde problématique du foncier, le morcellement excessif des exploitations, la raréfaction de l’eau et l’absence de structures d’encadrement. Mais, d’un coté, le secteur renferme un potentiel considérable. Un coût de main-d’œuvre très compétitif par rapport aux concurrents, une proximité immédiate grands marchés de consommation couplée avec une logistique marocaine en nette amélioration et une industrie de transformation en plein essor, résument ces atouts.
Ils expliquent au demeurant, les avancées réalisées par les secteurs exportateurs. Pourquoi alors ne pas les mettre à contribution pour d’autres filières a haute valeur ajoutée ? S’interroge le ministre de tutelle. D’où la nouvelle stratégie. Celle-ci s’appuie sur une co-responsabilité de l’état et des acteurs à travers la mise en œuvre de moyens institutionnels, managériaux et budgétaires jugés adéquats.
Selon le journal « l’économiste »
Source : www.leconomiste.com