Chaib DJAMEL, Agriculteur
- Création : 27 novembre 2016
A première vue, il est presque impossible de déceler l'amour de la nature en lui. Et pourtant ! Les apparences sont souvent trompeuses. Il s'appelle Djamel Chaib et n'a que 35 ans. Sa cause est défendre et promouvoir la culture de la figue de barbarie ou “ Fruit du paradis” comme il adore le nommer.
Dans son exploitation, sise dans la localité de Hatatba dans la wilaya de Tipaza, à l'ouest de la capitale Alger, ce fut; avec un cœur plein de joie et de fierté qu'il nous présente ses cactus. “ C'est en fait une exploitation que j'ai acquis récemment auprès d'agriculteurs et voilà ce que j'en fait”, lance-t-il. Sur une superficie de prés de 5 hectares, M. Chaib à inverser la donne répandue chez les agriculteurs algériens qu'est de planter le cactus comme une haie défensive et laisser le terrain pour d'autres cultures telle que l'olivier. “ Certains me prennent pour un ignorant tant j'ai planté l'olivier tout autour de l'exploitation et le cactus à l'intérieur, lance-t-il en souriant. Il ne savent pas que j'ai choisi de cultiver l'or dont ils ignorent les bienfaits et la générosité ”.
Djamel Chaib, qui tout au long de notre rencontre, sillonnait entre les allées de cactus et répondant à toutes nos questions, n'a pas fait des études supérieures à l'université. Sa passion pour l'agriculture,, qu'il a hérité de son père et son grand-père, l'a poussé à suivre des formations dans plusieurs pays à travers le monde. Il est titulaire d'un diplôme de gestion d'exploitation agricole, d'un autre de plantation et transformation de la figue de barbarie et même la création et gestion de fermes pédagogiques. “ Tout réussi en Algérie. La terre est tellement généreuse et n'attend que l'on y investit ”, ajoute-t-il. D'ailleurs, en parlant d'investissement, cette exploitation de Hatatba n'est l'unique qu'il possède. Il en a une autre dans la localité de Bourkika, toujours dans la wilaya de Tipaza et quelques 2 hectares au Maroc.
A Hatatba, c'est une variété italienne qui pousse côte à côte d'une variété algérienne. Les plants sont encore jeunes mais se portent à merveille.Le choix de l'espèce est d'abord d'ordre expérimental puis dû au calibre et à la qualité gustative et propriétés nutritives de cette espèce dite Rosa. D'ailleurs le taux de réussite de cette plantation est à presque 99%. Même si cette variété italienne peut avoir prés de 150 dérivés, lui s'intéresse à 3 dérivés seulement, à savoir l'huile de figue de barbarie, la farine et le fourrage pour les animaux. “ Mais pour le moment je compte d'abord satisfaire le marché local ” ; abonde-t-il. Même s'il s'est montré quelque peu déçu de la lenteur de réactivité de la part de l'Etat quant à la promotion et développement de cette espèce en Algérie, il reste optimiste. Notamment avec la mise à la disposition des agriculteurs plusieurs hectares de terre dans 25 wilayas de la steppe.
Pour sa cause, Djamel Chaib s'est porté volontaire et s'est mis à la disposition du ministère de l'agriculture et des chambres agricoles afin d'assister toute personne désirant planter ce fruit exotique. Gratuitement, il est prêt à offrir tout son savoir qu'il a acquis aux agriculteurs.
“ La terre a une âme. Il ne faut absolument pas lui faire du chantage, la bousculer ou faire des calculs. Elle sait être généreuse avec les personnes patientes qui sachent l'entretenir ”, clôture-t-il avant d'annoncer qu'il sera présent à la 3ème édition de Naturax Expo, salon des plantes aromatiques, médicinales et à parfums qui aura lieu du 4 au 6 octobre au palais des expositions Pins maritimes Alger, organisé par Exodia advertising-www.aromed-algerie.com
Portrait réalisé par Rédaction Agroligne dans le numéro 100.