Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA
- Création : 30 juillet 2008
' Mieux vaut pas d'accord qu'un mauvais accord ', a déclaré mercredi Jean-Michel Lemétayer, président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), à propos de l'échec des négociations à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
" Je trouve que c'est la raison qui l'emporte. Si cette négociation échoue, c'est parce qu'elle n'est pas équilibrée. Si on veut que les choses avancent, il faut que chacun fasse des efforts ", a affirmé M. Lemétayer sur RTL.
" L'Europe a fait de gros efforts sur son volet agricole " alors " que les pays émergents comme l'Inde ne sont pas prêts à ouvrir leurs propres marchés sur des secteurs où ils pourraient le faire ", a souligné le syndicaliste agricole, estimant que " mieux vaut pas d'accord qu'un mauvais accord ".
" Ce que les négociateurs doivent retenir, c'est qu'il faut partir, notamment sur le plan agricole, sur d'autres bases avec un souci de protéger les agricultures là où elles sont, avec leurs particularités ", a indiqué M. Lemétayer.
" La France, l'Europe : on a des coutumes alimentaires, on a un modèle agricole. On n'a pas envie de le perdre au travers d'une négociation internationale et d'une libéralisation des échanges. A court terme, c'est mieux ainsi ", a-t-il conclu.
Dans un communiqué, la Coordination rurale, a de son côté qualifié l'échec des négociations de " suite logique ", suggérant la sortie de l'agriculture du champ des négociations de l'OMC.
Avec cet échec, "les paysans bénéficient de fait d'un sursis pour la dérégulation des marchés agricoles et l'Union européenne garde sa liberté pour réformer de manière positive sa Politique agricole commune", a-t-elle indiqué.
" Il reste donc à l'OMC à se réformer en profondeur en abandonnant l'illusion d'une organisation commerciale du monde pour aller vers une planète organisée sur les bases d'un développement équitable et durable ", a proposé la Coordination rurale.
Source : www.agrisalon.com