N°104⎟juillet-septembre 2017⎟Usages des antibiotiques en élevage, quels risques pour la santé animale et humaine // Préserver la santé de l’homme

  • Création : 11 septembre 2017

La frontière entre santé animale et santé humaine est très étroite. On l’aura vu à travers les épidémies dont l’étendue était mondiale. La grippe Espagnole qui a emporté 50 millions de personnes en 1918 en est la meilleure preuve. En effet, cette grippe est transmise par un virus véhiculé par des oiseaux. A cette époque, la science n’était pas suffisamment développée pour endiguer ce mal. Mais, il faut dire que malgré toutes les avancées scientifiques, l’homme n’a pas su se prémunir des maladies que lui transmet l’animal .La grippe aviaire, découverte en 1997, illustre cet état de fait.

Aujourd’hui, en 2017, vingt ans après, cette affection est encore présente au moins dans 17 pays Européens, et également en Asie et en Afrique.

Pourquoi ce mal, et tant d’autres, persiste t-il à se propager malgré l’arsenal de médicaments existant pour lutter contre les maladies aussi bien humaines qu’animales et surtout animales puisque l’OMS nous confirme que plus de 50% des volumes d’antibiotiques utilisées dans le monde sont destinées à l’usage vétérinaire, comme facteurs de croissance ou comme thérapeutiques. Peut être qu’à trop vouloir éloigner la maladie, l’avons-nous plutôt renforcée ?

Ce chiffre augure d’une problématique dont tout le monde parle depuis de longues années. L’utilisation massive de médicaments en élevage a conduit invariablement à des situations extrêmes. Les bactéries résistent désormais à de nombreux antibiotiques. Derrière cette problématique, c’est la santé humaine qui court un risque et, pas des moindres, puisque, comme le démontrent les chiffres de l’OIE, 75% des maladies émergentes de l’homme sont d’origine animale. S’il est vrai que la tendance est à la baisse pour l’usage des antibiotiques à visée thérapeutique, cet usage comme facteur de croissance est interdit par une réglementation de l’UE depuis 2006, l’on peut dire que le mal est fait et qu’il est nécessaire de trouver une nouvelle voie pour prendre en charge la santé animale.

La FAO estime qu’à l’horizon 2050, la demande de protéines animales augmentera de 70%. C'est-à-dire l’augmentation des élevages et surtout des risques qui découlent des maladies animales. Ce n’est plus la sonnette d’alarme qu’il faut sonner, l’OMS, L’OIE, et toutes les organisations Européennes l’ont fait ces dernières années. Ce qu’il faut faire, c’est d’aller vers des solutions ; elles existent et ont donné leurs preuves dans des élevages biologiques qui se basent sur la prévention des maladies et surtout l’option de méthodes alternatives. En agissant de la sorte, c’est la santé de l’homme qui sera préservée.

 

 

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