Milan 2015 a fermé ses portes ce week-end. L’exposition universelle, placée sous le thème « Nourrir la Planète, énergie pour la vie » a su éviter les polémiques pour être un grand moment de rayonnement international sur la question alimentaire. 130 États se sont emparés du thème au moyen de pavillons rivalisant d’audace architecturale, technologique ou scénographique.

Les moyens investis (jusqu’à 60 millions d’euros le pavillon!) témoignent de l’enjeu politique et géostratégique. Chaque Etat s’est appliqué à faire la démonstration de sa capacité à peser dans le marché agricole et agroalimentaire de demain ; chacun à sa manière, avec sa culture et ses arguments propres. Il y avait les grosses cylindrées comme les Etats-Unis, la Russie ou encore le Brésil. Dans une ambiance zen (filets géants en suspension pour servir de hamac aux visiteurs), le pays de l’ordre et du progrès affirme clairement sa volonté de faire de son agro-industrie la référence de demain. Peu de pays assument autant le choix du modèle intensif, sans toutefois prononcer le terme « OGM », l’un des tabous de Milan 2015.

Tout aussi efficaces, les pays du Maghreb et du Moyen-Orient avaient quant à eux une préoccupation : la problématique hydrique. Les pays asiatiques ont, de leur côté, fait la part belle aux technologies, à l’instar de la Corée du Sud qui a tout misé sur la robotique. Quant aux pays européens, ils ont focalisé leurs communications sur le développement durable.

20 millions d'euros pour le Pavillon France

Dans cet exercice d’image, la France a investi 20 millions d’euros dans un concept de marché couvert en bois de 2000 m². Ses thèmes de prédilection: l’agroécologie, la production durable, la qualité et le plaisir. « Nous sommes très satisfaits de la fréquentation car nous avons atteint les 10 000 visiteurs par jour en moyenne », déclare Alain Berger, commissaire du Pavillon France. Le pavillon a enregistré plus de deux millions de visiteurs sur six mois, sur les 20 millions au total de l’Expo Milan. Pour quelles retombées ? « En termes d’image: nous avons montré la diversité de nos savoir-faire et produits alimentaires de qualité », répond-il. Autre succès d’image, le pavillon France, composé d’une halle à la structure innovante en bois du Jura, a reçu le premier prix du Bureau International des Expositions dans la catégorie architecture. « Nous avons aussi rappelé l’excellence de la gastronomie française à travers, entre autres, le foodtruck « Bistrot du Lion » dans lequel nos partenaires ont réinventé l’alimentation sur le pouce, plus originale et pas nécessairement beaucoup plus chère » , ajoute-t-il.

Succès pour la filière céréalière

La boulangerie du Pavillon France a accueilli près d'un million de visiteurs. Jusqu'à 4 500 baguettes par jour ont été produites. Ce sont 15 tonnes de farine française qui ont été utilisées chaque mois. "La boulangerie à la française a été l'emblème de la filière céréalière et un lieu d'accueil incontournable du Pavillon France", s'est réjoui M. Pinta, président d'Intercéréales.

Enfin, l’Expo Milan 2015 est aussi plate-forme géostratégique qui a permis d’échanger avec les représentants des autres pavillons sur la nécessité de se coordonner pour nourrir 10 milliards d’êtres humains à l’horizon 2050.

Le ministre Stéphane Le Foll s’est félicité que le pavillon porte l’ambition d’être pionnier dans ses pratiques agricoles pour produire de façon plus durable. Concilier l’impératif de nourrir demain plus de neuf milliards d’habitants tout en préservant le capital environnemental des générations à venir. Tel était la partition de la France dans ce concert des nations.

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