Campagne betteravière 2014 - 2015 : de bons rendements
- Création : 21 décembre 2014
A l’occasion de son Assemblée Générale, la Confédération Générale des planteurs de Betteraves fait le point sur la campagne betteravière 2014 - 2015. A deux ans de la fin des quotas, la filière met tout en œuvre pour pouvoir faire face, en 2017, à la concurrence du marché mondial
Après des semis réalisés dans de bonnes conditions, des difficultés liées au manque d’eau sont apparues lors de la levée. Toutefois,les précipitations importantes de fin juin à fin août et le mois de septembre ensoleillé et sec ont permis une croissance importante des racines et de la richesse en sucre. La campagne 2014 - 2015 est une bonne campagne avec des rendements (93 tonnes/ha à 16°) supérieurs à la moyenne 5 ans (89 t/ha). La production de betteraves va ainsi atteindre les 37,6 millions de tonnes (Mt) qui se répartissent selon les différents débouchés comme décrit ci-dessous :
• 20,4 Mt pour le sucre du quota
• 8,5 Mt pour l’alcool et l’éthanol
• 3,9 Mt pour l’export marché mondial de hors quota, travail à façon quota DOM TOM
• 3,3 Mt pour l’industrie chimique
• Reste 1,5 Mt (équivalent à 200 000 tonnes de sucre) qui seront reportés sur la campagne 2015 – 2016. Un report très limité grâce à une politique de surfaces adaptée aux débouchés contractualisés.
Nouveau mode de réception des betteraves en 2014 : la forfaitisation de la tare collet : La modernisation des réceptions a pour objectif de réduire les coûts de cette opération, tout en maintenant une évaluation fiable des betteraves.
Après une année de tests dans 4 usines pilotes lors de la campagne 2013 - 2014, la forfaitisation de la tare collet a été généralisée en 2014 aux centres de réception de toutes les usines (à l’exception des usines de Souppes-sur-Loing et de Nangis).
Ce nouveau mode de réception des betteraves a pour objectif d’assurer plus d’équité entre les planteurs, de livrer le maximum de betteraves, donc de gagner en productivité, mais également de réaliser des économies dans les centres de réceptions.
Les autres étapes à venir de la modernisation des réceptions sont la réduction des pertes au lavage des échantillons et l’automatisation de la saccharimétrie. La CGB souhaite aboutir rapidement à un accord avec les fabricants de sucre sur ces deux sujets.
2017 : Des quotas supprimés mais une filière qui garde son organisation !
La filière est en pleine préparation de l’après 2017. Car si la suppression des quotas sucre et du prix minimum de la betterave seront effectives dès 2017, le dispositif interprofessionnel et contractuel, qui s’applique actuellement pour la filière betteravière est maintenu et la CGB en tant qu’association de planteurs reconnue est habilitée à négocier collectivement l’ensemble des conditions contractuelles figurant dans l’accord interprofessionnel et le contrat. Il reste donc encore deux semis et deux récoltes (2015 et 2016) pour se préparer et fixer les quantités de betteraves à produire et définir à quel prix les vendre.
Miser sur de nouveaux marchés
Après le sucre, le principal débouché de la betterave, reste le bioéthanol. Les ventes de SP95-E10 et de Superéthanol E85 ont connu cette année des volumes record. Mais il faut accélérer la distribution du SP95-E10. Quant à l’offre restreinte de véhicules FlexFuel, elle rend le Superéthanol E85 encore difficilement utilisable par les automobilistes, alors que le nombre de pompes augmente rapidement .
De nombreux autres débouchés sont à l’étude pour la betterave et le sucre. Ainsi le farnesane, un biocarburant pour l’aviation produit à partir de sucre est utilisé hebdomadairement (à hauteur de 10% du carburant) depuis octobre 2014 sur un vol Air France Paris-Toulouse. L’utilisation de ce biocarburant permet une réduction de 80% des émissions de CO2 par rapport au kérosène. Actuellement produit au Brésil à partir de sucre de canne, la construction d’un pilote de production à partir de sucre de betterave en Europe est à l’étude.
Dans la catégorie chimie du végétal, les débouchés possibles sont nombreux. Y figurent en bonne place les bioplastiques et notamment le PLA (Acide PolyLactique) que l’on peut trouver dans des emballages alimentaires, cosmétiques, industries, ou encore textiles. Un pilote est installé en Belgique depuis 2010 et une usine de production pourrait voir le jour d’ici peu. De la même façon, la production de butadiène à partir d’éthanol fait l’objet d’un partenariat entre Tereos et Michelin qui pourrait aboutir à l’émergence d’une nouvelle filière dans les années à venir.