L'Algérie est le premier importateur africain de denrées alimentaires

  • Création : 9 mars 2010

UBIFrance souligne que « l’insuffisance de la production agricole algérienne, couplée à une demande massive et croissante de produits agroalimentaires, fait de l’Algérie un pays structurellement importateur ». A titre indicatif, le document note que le secteur « biens alimentaires » représentait 20% de la valeur du total des importations en 2008, pour un montant de 7,7 milliards de dollars et 15% en 2009. Les importations alimentaires ont augmenté de plus de 55% en valeur absolue par rapport à 2007, contre 27% précédemment.

« Toutefois, l’année 2009 est considérée comme étant la première depuis longtemps à enregistrer une baisse globale des importations (-1%), le secteur agroalimentaire étant le plus impacté (- 25%), essentiellement en raison de la baisse des cours du blé et de la poudre de lait », indique UBIFrance, précisant que l’Algérie subit une forte dépendance de l’extérieur en céréales (70%) et en lait (60%). Le document affirme qu’avec une consommation moyenne de 110 litres de lait par habitant et par an en 2009, l’Algérie est le plus important consommateur de lait au sein du Maghreb. Par ailleurs, l’algérien consomme 6 kg de produits laitiers par an, 47 litres de boissons non-alcoolisées, 2,5 kg de biscuits et 900g de pain par jour. UBIFrance estime que l’Algérie est l’un des plus grands pays consommateurs de céréales au monde. « On évalue la consommation moyenne à hauteur de 220 kg par an et par habitant, et celle-ci peut atteindre jusqu’à 50% du budget total consacré à l’alimentation. En moyenne, la demande nationale n’est couverte qu’à 25% par la production locale, très dépendante de la pluviométrie », lit-on dans la fiche de synthèse. L’Algérie est aussi le premier consommateur laitier du Maghreb. La production nationale est évaluée à 2,2 milliards de litres par an, dont 1,6 milliards de lait cru.

La consommation devrait atteindre les 115 litres par habitant et par an en 2010. La croissance annuelle moyenne du marché algérien des produits laitiers est estimée à 20%. « Chaque année, l’Algérie importe 60% de sa consommation de lait en poudre. Les pays de l’Union-européenne, notamment la Pologne et la France, mais aussi la Belgique, se positionnaient jusqu’en 2003 comme les principaux fournisseurs de poudre de lait à destination de l’Algérie. La suppression progressive entre 2004 et 2008 des restitutions communautaires sur les produits laitiers a entraîné une importante hausse des prix dans ces trois pays, ralentissant logiquement leurs exportations vers l’Algérie. Cette dernière s’est alors tournée vers des pays tiers et notamment l’Ukraine, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis », souligne UBIFrance.

Concernant le sucre, Face à l’absence de culture de canne à sucre et de betterave sucrière, la totalité du sucre brut, de canne ou de betterave, est importée. Selon une étude du Ministère de l’Industrie, citée par UBIFrance, l’Algérie serait classée parmi les dix premiers pays importateurs de sucre au monde. En 2008, la valeur des importations en sucre et sucreries était de 438 millions de dollars, soit 5,7% du total des importations en produits alimentaires. « La structure des importations algériennes a fortement évolué et l’Algérie importe dorénavant des quantités plus importantes de sucre non-raffiné que de sucre raffiné. Un pays comme le Brésil, grand exportateur de sucre non-raffiné, a su profiter pleinement de ce développement de l’industrie sucrière algérienne, passant de 10% de part de marché en 2001 à 77% en 2007.

Dans le même temps, les fournisseurs traditionnels de l’Algérie en sucre, et notamment la France, voyaient leurs parts de marché régresser » indique UBIFrance, rappelant que dans l’optique d’une plus grande sécurité alimentaire, « les autorités algériennes ont récemment mis en place la « Politique du Renouveau Agricole et Rural », avec pour priorités l’augmentation de la production des produits de grande consommation, l’accroissement des rendements et la diminution de la dépendance extérieure ». « Cette politique vise notamment à une meilleure interactivité entre les filières de production et les filières de transformation, ces dernières étant déjà au stade industriel », ajoute UBIFrance. Pour elle, développement du secteur agricole et agroalimentaire est un enjeu majeur pour l’Algérie aux niveaux économique, politique et social.

Source : www.city-dz.com

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