Quel prix pour le blé ?

  • Création : 29 janvier 2009

A l'instar du pétrole et de la majorité des matières premières, les cours du blé sur les marchés des céréales ont nettement reculé ces dernier mois. Après le pic de 854.4 dollars la tonne en février 2008, le blé dur s'échangeait à 295 $/T en fin d'année. Le blé tendre est encore moins cher, 224.5 dollars en ce début 2009, contre un pic de 438 en mars 2008 (1$ : 1,36 DT).

A ces prix-là, l'importation de cette denrée alimentaire de base, coûterait nettement moins cher que de la produire localement. En effet, après un dernier réajustement en septembre dernier, le prix du blé dur à la production a été fixé à 43 dinars le quintal et le blé tendre à 35 dinars. Au moment même de la prise de décision, ces prix étaient supérieurs aux cours internationaux, respectivement de 408$ et 235$ la tonne. Et cela pèse lourd sur les dépenses de compensation. Notons, par ailleurs, que le blé dur est utilisé pour la fabrication des pâtes et des semoules, alors que le blé tendre sert à produire du pain, considérés tous comme aliments de base des Tunisiens.

Acheter localement, même si c'est plus, et continuer à subventionner la production, dépasse donc, le simple calcul du prix de revient et de la balance commerciale céréalière. Cela constitue plutôt un choix stratégique de préserver les intérêts de l'agriculteur, en premier lieu, et par là, de garantir l'approvisionnement du marché en denrées alimentaire de base, à l'intérieur des frontières. Car, en effet, si l'agriculteur ne trouve pas une rentabilité qui va avec le niveau de vie du pays, il finit par abandonner la terre ou transformer son activité vers des branches d'activité plus rentables.

L'importance que revêt la stabilisation de l'agriculteur sur son terrain a été visiblement justifiée au cours de 2008, lorsque les prix des hydrocarbures ont explosé, poussant plusieurs pays à rechercher des refuges dans les biocarbures, justement, à base de produits alimentaires. Le blé n'est pas directement concerné par ces énergies alternatives, certes. Toutefois, l'utilisation des huiles végétales dans ces solutions de rechange, ont créé une sorte de pression sur le marché mondial des céréales, poussant plusieurs pays à interdire l'exportation. D'où donc l'importance de la disponibilité.

Au fait, ce problème d'énergie n'est pas définitivement résolu, même si les cours du pétrole accusent une baisse considérable ces derniers jours. Le fléchissement de la demande n'est, en fait, que conjoncturel, à cause de la crise financière. Du moment que tout le monde sache que le pétrole et le gaz ne sont pas renouvelables, le scénario de l'année 2008 reste toujours envisageable, puisque pour l'heure, les énergies biologiques constituent la solution de rechange immédiate pour plusieurs pays.
Pour un petit pays comme la Tunisie, la production locale de blé aura toujours une valeur supérieure à son juste prix.
 
Source : www.investir-en-tunisie.net

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