une industrie agroalimentaire en déconnexion avec l'amont agricole

  • Création : 18 juillet 2013

Si dans certaines filières, le recours à l'importation est nécessaire pour faire face aux besoins grandissants de la population, dans d'autres segments agricoles, la production excédentaire ne trouve pas preneurs.

Parfois, elle finit dans les décharges et dans les oueds au lieu d'atterrir dans les usines de transformation,  dans des aires de stockage ou bien aller directement vers les marchés extérieurs. L'appel lancé par les producteurs d'abricots de la région de Messaâd, dans la wilaya de Djelfa, aux industriels afin d'acheter leur production, est un exemple édifiant de la déconnexion entre le monde agricole et celui de l'industrie. L'autre exemple nous vient de la wilaya de Batna, plus exactement de N'gaoues où la production attendue avoisine les 700 000 quintaux. 

Les fellahs se sont retrouvés, pour rappel, en 2011 (production excédentaire) dans l'obligation de brader leur production ou carrément de la jeter dans les oueds et les décharges anarchiques. Ce n'est que suite à cette situation que des contrats d'achat ont été conclus avec les transformateurs. Des contrats pas souvent respectés à quelques exceptions. Paradoxalement, les industriels se dirigent directement vers l'importation des concentrés de jus de fruits, de tomates pour faire tourner leurs usines. 

Ces chiffres illustrent parfaitement cette déconnexion et cette disjonction entre l'amont agricole et les professionnels de l'IAA. Un point soulevé à maintes reprises et des rencontres ont déjà été tenues entre les parties concernées pour trouver les solutions idoines à une telle situation. La dernière en date remonte à avril 2013, lors du forum sur la sécurité alimentaire organisé à l'initiative du Forum des chefs d'entreprise (FCE). L'objectif tracé dans ce cadre est de porter le taux d'intégration à 50% d'ici à 2014. Mais pour cela, des mesures sont à mettre en œuvre, notamment pour améliorer la production agricole en quantité et en qualité pour répondre aux besoins spécifiques de l'industrie agroalimentaire. Les professionnels du secteur ont bien souligné cette question. 

L'engagement du groupe Benamor et les projets de Cevital

Au même titre que Cevital, le groupe Benamor a compris la nécessité de travailler en étroite collaboration avec les agriculteurs. Sa démarche s'inscrit d'ailleurs dans ce cadre. Pour Laïd Benamor : «L'association entre les deux parties a été le gage de réussite de la démarche du groupe. Ce qui a permis aux partenaires agriculteurs d'augmenter le rendement de leurs terres d'une part, et d'assurer à Benamor un approvisionnement suffisant en qualité et en quantité.» Expliquant cette démarche, M. Benamor dira : «Notre groupe s'est joint aux agriculteurs avec lesquels il a créé un partenariat basé sur un esprit gagnant-gagnant. Aujourd'hui, en matière de production de tomate, à titre d'exemple, le contact est établi avec plus de 450 agriculteurs de Guelma, Skikda et Annaba.» Le groupe a également réalisé une expertise locale en s'appuyant sur des spécialistes en agriculture qui transmettent leur savoir-faire aux agriculteurs.

Pour le domaine céréalier, il y a eu la mise en place d'un réseau pour le développement de la production et la promotion de la qualité du blé dur produit localement et sa valorisation. Les agriculteurs ont pleinement adhéré à cette chaîne. «Ils sont à l'affût même des nouvelles techniques», précisera Laïd Benamor satisfait d'avoir réussi à changer les mentalités à ce niveau. «Il nous a fallu, dans un premier temps, convaincre un groupe d'agriculteurs de l'efficacité des nouvelles méthodes et leur démontrer cela. Mais encore, notre groupe, tout en accompagnant ces agricultures en amont, s'est engagé à assumer les résultats quels qu'ils soient. Ceci pour ce qui est de notre expérience sur la tomate», ajoutera le premier responsable du groupe Benamor, qui a par ailleurs lancé un programme dit «Modèle Benamor», lequel se poursuit. Comment ? Avec la mobilisation de tous les acteurs du secteur : pour l'adoption des procédures d'identification et de traçabilité et surtout, une intégration interprofessionnelle centrée sur des préoccupations et des objectifs communs. Cependant, «il reste certain que les potentialités de nos variétés en matière de rendement n'ont pas été atteintes», selon M. Benamor qui conclura : «Nous restons persuadés que nous sommes sur la bonne voie pour la construction d'une base solide de production par le biais de l'intégration.»

Une démarche que cherche à asseoir le groupe Cevital via sa filiale agro-industrie. Cevital, qui importe 70% des matières premières transformées dans l'agroalimentaire selon  le directeur commercial du groupe, Sid Ali Adjouadi, a déjà ficelé un projet pour la production de graines oléagineuses destinées à la fabrication des huiles végétales. Pour cela, le groupe compte exploiter 3 millions d'hectares de terre pour la semence de ces graines. C'est une manière pour le groupe de réduire la jachère des terres et de récupérer les tourteaux qui ont un débouché naturel dans l'alimentation animale (notamment pour l'aviculture). Ce qui réduira, selon M. Adjouadi les importations d'aliments de bétail. Mais, pour ce projet, Cevital attend toujours le feu vert du gouvernement.

plus d'infos: http://www.elwatan.com 

 

 

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