L'huile d'olive peut-elle sauver l'Espagne, la Grèce et l'Italie ?

  • Création : 22 avril 2013

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L'huile d'olive va-t-elle sauver l'Europe du Sud ? La formule est sans doute exagérée, mais une agriculture ambitieuse tournée vers l'export ne pourrait pas faire de mal à des économies soumises à un régime d'austérité et où les relais de croissance se font rares. Alors que la Grèce s'est tournée avec succès vers la pistache AOC, elle peut également continuer de chérir ses oliviers.

La demande d'huile d'olive dans les marchés émergents a augmenté à un rythme de 13% depuis 2007", écrivent des analystes de Rabobank, banque néerlandaise spécialisée dans le négoce des matières premières, dans un rapport publié vendredi 12 avril. Ils s'attendent à ce qu'un tel rythme, "à deux chiffres", se confirme dans les cinq prochaines années, "au moins".

Les pays du bassin méditerranéen seront les premiers à bénéficier de l'appétence des Chinois, des Brésiliens et des Russes pour ce fruit oléagineux. Sur le podium des gagnants, trois pays de l'Union européenne (UE) en difficulté économique : l'Espagne, l'Italie et la Grèce. Une production presque monopolistique puisque, selon le dernier rapport mensuel de l'International Oil Council, 75 % de la production mondiale d'olive provient de l'UE.

L'Espagne, championne du monde de l'olive, produit plus de la moitié de l'huile mondiale. Pour la troisième année consécutive, la récolte 2011-2012 devrait être abondante, avec un record historique de 1,6 million de tonnes, alors que l'Italie prévoit quelque 400 000 tonnes et la Grèce 300 000 tonnes. Au total, la production européenne devrait connaître une hausse de 9% avec 2,4 millions de tonnes. En face, une hausse de la consommation devrait être observée sur l'année passée, atteignant un record historique avec 3,1 millions de tonnes.

Certes, Portugais, Italiens, Français et Britanniques consomment une large part de la production en provenance d'Andalousie mais il faut aussi compter avec les Etats-Unis et les économies dites "émergentes".

UN SECTEUR OLÉICOLE FRAGILE

L'olivier est un arbrisseau fragile, tout comme l'industrie européenne oléicole. Le secteur souffre d'une baisse de rentabilité, notamment à cause du faible niveau des prix, résultat d'une offre excédentaire, ainsi que d'un fort déséquilibre au sein de la filière, qui réfléchit à une nouvelle classification des huiles, certains mélanges de pulpe, de peau et de fragments de noyaux d'olives broyées étant commercialisés sous la même étiquette que le précieux liquide.

La Commission européenne souhaite aussi encourager la restructuration du secteur, par le biais d'aides aux investissements collectifs. Le plan d'action de Bruxelles entend également aborder les problèmes de contrefaçon et de concurrence avec les pays tiers, en particulier la Turquie, la Tunisie et le Maroc...

Il faudra également que l'envie "émergente" se confirme et se conjugue à la fois à une meilleure météo (les plantations, déjà affaiblies par trois récoltes record, ont pâti du manque de précipitations cet hiver et de gels rigoureux en février) et à une confirmation du rebond des prix pour faire vivre les trois cents villages et les 200 000 employés andalous du secteur. 

plus d'infos: http://www.lemonde.fr 

 

 

 

 

 

 

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