Dragon Rouge est une agence de design et d’innovation globale. Partenaires des marques, nous plaçons le talent et les idées au coeur de notre activité. Dragon Rouge est née en 1984 à Paris d’une volonté créative déterminée : celle d’une agence qui engage et inspire. Nous Designons des stratégies, Initions la création de nouveaux produits, Créons des identités, Imaginons leur communication, Favorisons l’engagement des équipes et Contribuons à faire de leurs entreprises des grandes marques. Nous utilisons la puissance des idées et de la créativité pour ouvrir aux marques de nouvelles perspectives et déployer tout le potentiel de leurs produits, de leurs services, de leur management.

Agroligne : Du positionnement des marques à l'architecture commerciale, vos métiers sont diversifiés mais ont en commun le design comme outil de communication. Présentez nous brièvement vos activités et vos références.

Sophie Romet : Le design, et plus encore la marque et son incarnation visuelle, sont au cœur de notre métier - que ce soit la marque-consommateur ou la marque-entreprise, nous travaillons à communiquer son essence à travers une identité forte et pérenne. Notre champ d'intervention se situe donc à la fois dans la création d'identités produits (packaging), d'entreprise (corporate) et d'enseigne (architecture), de l'amont (études consommateurs, positionnement, innovation) à l'aval (production, implémentation), en passant naturellement par la création. Le métier du branding & packaging consiste à créer ou faire évoluer des packagings de produits en tenant compte des problématiques de marques qu'elles appartiennent à l'univers de la grande consommation, de la cosmétique et de la santé. L'identité corporate effectue des recherches et créations de noms, les exprime visuellement et accompagne les entreprises, les lieux et les événements en développant pour elles toutes les techniques de déploiement, de management et de contrôle de leur image dans le temps. L'architecture commerciale se concentre autour de la création et de l'évolution de concepts de points de vente, la mise au point technique et la réalisation de prototypes ainsi que le déploiement des nouveaux concepts à l'ensemble des réseaux de points de vente. Parmi nos réalisations récentes, en branding & packaging pour les produits de grande consommation, on note le travail sur Vittel, la Vache qui Rit, Charal, Justin Bridou, en identité corporate la Ville d'Agadir, Géanr Casino, en cosmétique et santé, Caudalie, Ultra Levure et enfin en architecture commerciale, Dim, Histoire d'Or...

Agroligne : Il ne suffit plus de ‘séduire' le consommateur, il faut le ‘fidéliser' ; nous sommes donc dans une approche beaucoup plus complexe. Le packaging joue-t-il le rôle principal dans la stratégie marketing ?

Sophie Romet : Parmi les différents médias qui sont à la disposition du marketing, il est vrai que le packaging devient prépondérant, tant dans son rôle dans le linéaire (impact différenciation, attractivité), que dans sa relation avec le consommateur (information, service, émotionnel). Une belle bouteille posée sur la table, un packaging micro-ondable, une petite gourde conçue pour être tenue par des mains d'enfants, sont autant d'illustrations de la capacité d'un packaging à fidéliser des consommateurs.

Agroligne : Dans le terme ‘design' il y a une forte notion d'esthétique, d'ergonomie ; pourtant nous sommes de plus en plus attentifs à la composition de ce que nous consommons, donc le côté informatif. Dans quelles proportions vous répondez à ces différentes exigences ?

Sophie Romet : L'ergonomie, comme l'information, sont des dimensions fonctionnelles que nous intégrons systématiquement à nos design. La complexité actuelle -mais c'est aussi ce qui fait du packaging un métier exceptionnellement riche- est d'ajouter à ces composantes objectives une dimension émotionnelle, qui passe autant par l'esthétique que par la spécificité d'un style visuel.
Le résultat optimal est atteint lorsque les 2 dimensions - fonctionnelle et émotionnelle - sont parfaitement combinées et ne font qu'un. Ainsi en est-il de la nouvelle bouteille de Vittel, qui allie facilité de préhension et réduction de la matière plastique avec une esthétique élégante et minimaliste.

Agroligne : Entre industriels/producteurs et distributeurs, les attentes ne sont pas les mêmes, comment arrivez-vous à les gérer entre marketing et merchandising ?

Sophie Romet : Nous pensons qu'il n'y a pas nécessairement conflit entre les objectifs du marketing stratégique et ceux de l'opérationnel...au contraire, ceux-ci doivent ou devraient être complémentaires.
Mais il est vrai que cela nous impose de prendre en compte des critères de nature différente. Ainsi lorsque nous créons ou faisons évoluer un packaging, nous évaluons toujours notre travail à l'aune du shoppeur (donc, l'attention portée à la mise en rayon, l'impact, le merchandising) en parallèle de celle du consommateur (d'où focus sur l'attractivité, l'image induite, la relation de complicité entre la marque et le consommateur).
Un design packaging n'est véritablement performant que s'il prend ces 2 dimensions en compte.

Agroligne : quelle a été votre dernière innovation dans le secteur alimentaire ?

Sophie Romet : Pour nous, l'innovation peut se comprendre de différentes façons :
- apporter une nouvelle vision d'une marque au consommateur : c'est le travail que nous avons fait avec le relancement de Vittel cette année, qui à travers une approche renouvelée de la vitalité comme vision euphorique de la vie, nous permet de redonner de la valeur à la marque, et de toucher des consommateurs différents, plus jeunes.
- avoir une approche disruptive d'une catégorie : c'est le choix que nous avons fait dans l'univers du vin par exemple, avec la création de Dunoyer de Segonzac, autour de véritables codes de marque, ou dans celui de l'entretien avec le lancement des éponges ‘La vie en rose' pour Spontex... une vision plutôt euphorique du ménage qui ne doit plus être une corvée !

Agroligne : Le suremballage et la problématique de l'environnement sont maintenant au cœur des débats. Quel rôle joue (ou va jouer) le design dans cette prise de conscience ? L'éco-design fait-il ses pas chez vous ?

Sophie Romet : Nous sommes d'ores et déjà impliqués dans la réflexion sur l'environnement, notamment au travers des choix de matériaux et de leur recyclabilité, mais malheureusement peu décisionnaires face aux enjeux industriels que ces choix impliquent.
De même, nous sommes très conscients de l'obligation de réfléchir - et faire réfléchir nos clients - à ne pas avoir de sur-emballage « gratuit », mais bien d'utiliser le packaging comme un relais de service, de convenience et d'information... dont le consommateur est en attente, en particulier dans le domaine de la nutrition.
Nous pouvons ainsi aider nos clients qui le souhaitent à avoir une approche plus responsable et plus respectueuse de l'environnement.

Intégralité de l'interview dans le Magazine Agroligne N°58...