Eau et Agriculture en Méditerranée

  • Création : 13 juillet 2009

degradation_des_terres

La dégradation des terres et de l’eau dans les pays méditerranéens

De Marc Bied-Charreton

Les différents pays de la Méditerranée partagent de nombreux points communs : ils sont caractérisés par le climat « méditerranéen » ; leur agriculture se répartit en systèmes de production pluviaux et en systèmes irrigués intensifs ; l’élevage est encore parfois transhumant. Les forêts et les formations végétales dominantes sont à base de résineux ou de mélange feuillus-résineux, de maquis et de garrigue dont la sensibilité aux incendies est grande. Des grandes steppes plus ou moins couvrantes parcourent les plateaux. Les reliefs sont le plus souvent mouvementés et sensibles à l’érosion hydrique tandis que des vallées alluviales de fleuves constituent des espaces propices à l’agriculture intensive. On va y trouver des cultures céréalières comme le blé tendre et le blé dur, l’orge, le maïs et même du riz, des cultures maraîchères, de l’horticulture et de l’arboriculture (oliviers, orangers…) et de la vigne.

cultures

mediterranee_plan_bleu Mais une des caractéristiques communes qui devient de plus en plus pressante est le déplacement des populations rurales vers les villes, le déplacement des populations de l’intérieur vers les littoraux qui deviennent de plus en plus densément peuplés. Les travaux du Plan Bleu le montrent bien et on peut craindre que dans une vingtaine d’année plus de 80% de la population sera urbaine et littorale. Les raisons en sont multiples : amélioration de la productivité agricole et départ de la main-d’oeuvre vers les villes, augmentation des besoins de main-d’oeuvre dans les secteurs industriels et portuaires et maintenant dans les secteurs tertiaires. Des phénomènes en cours sont à considérer avec une attention particulière car ils s’accentuent aujourd’hui et ils aggravent les risques de désertification :
deprise_agricole_erosion - La déprise agricole et rurale entraîne l’abandon de l’entretien des paysages, le retour à la friche et à la forêt mal entretenues, l’abandon de l’entretien des terrasses anti-érosives et des lits des fleuves et des rivières ; en conséquence les risques d’érosion augmentent et celle-ci est de plus en plus violente. Il n’y a plus d’animaux pratiquant la pâture sous forêt et dans certaines zones il n’y a plus d’habitants, ou seulement quelques retraités ou des « néo-ruraux » qui ne peuvent pas assurer seuls l’entretien du paysage.

Ces néo-ruraux sont en réalité des « rurbains » pratiquant une migration pendulaire quotidienne fortement contributrice aux émissions de CO2. L’abandon des campagnes, que l’on appelle en France la « désertification », est une des causes les plus évidentes de la dégradation des ressources naturelles. 

surpaturage_erosion - De mauvaises pratiques agricoles et pastorales dues à l’augmentation de population sans changements de système de production ont des effets néfastes : le surpâturage et les dommages causés aux forêts entraînent un appauvrissement des sols et de la biodiversité ainsi qu’une aggravation des risques d’érosion hydrique et éolienne. L’augmentation de la pression sur les ressources naturelles est ainsi une des causes de la désertification ; de plus, l’érosion entraîne des transports solides de plus en plus importants dans les fleuves et des rejets en mer qui peuvent affecter l’écosystème marin...

Intégralité de ce dossier dans le magazine Agroligne N°69...


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